Mobilier

Thierry BOGAERT a développé plusieurs lignes de mobilier internationalement relayées dans les années 1980-90 suite aux expositions dans le cadre des DESIGNER’S SATURDAY, MOVING & SALON DES ARTISTES DECORATEURS à Paris.

Ligne Trombone / Trombonaga

« Le seul luxe apparent dans mon studio à loyer modéré de mes débuts se résumait à deux chaises de Marcel Breuer, architecte majeur du Bauhaus. Editées par Matteo Grassi, elles étaient constituées d’une ossature en tube métallique chromé, d’une assise et d’un dossier en cuir. A observer inlassablement celle que je n’occupais pas, m’était venue l’idée qu’il devait y avoir un moyen de n’utiliser qu’un seul tube là où Marcel en utilisait trois, un pour le piétement et les accoudoirs, deux pour le dossier et l’assise.

La chaise fut baptisée «TROMBONE», élancée et toute en rondeur comme l’instrument de musique, simple et évidente comme le petit fil de fer plié qui unit les feuilles de papier. Pour la produire, je poussais la porte d’un petit atelier de chaudronnerie à Cergy-Pontoise, qui avait pour fonds de commerce la fabrication de pots d’échappement destinés aux motos BMW de la gendarmerie nationale. Il ne fallut pas trop d’effort à l’artisan pour me convaincre de changer légèrement le rayon de courbure du dessin initial pour faire l’économie d’un galet de cintrage spécifique pour la chaise. Voilà comment «TROMBONE» a fini cintrée comme un tuyau d’échappement de moto BMW, heureux présage.

Le vrai départ de l’aventure fut le «Designer’s Saturday» (Samedi du design) en 1987. Des dizaines de publications dans la presse nationale et internationale ont suivi, France, Japon, Angleterre, USA … Suivre le rythme infernal des parutions est un vrai défi. A peine assis sur la chaise, les journalistes réclament une table, quand ce n’est une armoire ou un lit. Je me suis laissé faire pour la table. Mais si le tube cintré confère une élasticité profitant au confort d’une chaise, la table réclame plus de rigidité. J’ai renforcé la structure au moyen de tôles pleines intercalées et soudées entre les tubes. En construction, cela s’appelle un contreventement. Cet habillage lui donnait un aspect japonisant et zen qui m’a naturellement conduit à la baptiser «TROMBONAGA».

Chaises et tables ont connu un beau succès commercial dans les années qui ont suivi leur création. Comme une (bonne) idée ne meure jamais, elles connaissent une seconde vie dans les galeries spécialisées «eighties». »

Extrait «BEYOND DUST – Un tour du monde en quatre-vingts usines»

Karnak

« Dans la foulée de la notoriété acquise dans le design de mobilier, il m’a été demandé de concevoir des lignes de meubles et notamment un bureau dont la particularité est d’être réalisé en pierre, une pierre calcaire très riche en ammonites et extraite dans une carrière de la région poitevine. Pour flatter le matériau, j’ai conçu « KARNAK », un bureau assez massif, mais élégant, où l’on retrouve les multiples parements de la pierre: polissage, layage, piquage,… »